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Histoire d’une (fausse) négo

Photo de négociation

En fin d’année 2022, Apple nous informe que la négociation sur le temps de travail devrait débuter en janvier 2023. Elle commencera finalement beaucoup plus tard : en avril 2023. Un des objectifs affiché est de « répondre aux revendications des salariés » notamment sur la question des plannings et du repos hebdomadaire.  

Cette négociation débute le 18 avril avec une Direction qui impose ses thèmes et son calendrier de façon unilatérale aux syndicats. 

Elle nous précise que nous irons jusqu’au 19 juillet pour la question du repos hebdomadaire. 

Lorsque le projet nous est présenté, c’est la stupéfaction qui saisit les syndicats. Ce projet ne prend en compte aucune remontée des salariés mais, au contraire, accentue leur épuisement au travail. Sidération pour ces trames beaucoup plus complexes et stressantes qu’actuellement, auxquelles s’ajoutent le fait de retirer la prise en charge de la carence par l’employeur. 

Plus grave encore, la Direction justifie cette nouvelle organisation par les remontées Pulse en mettant en avant des commentaires qui opposent les salariés les uns aux autres et sont discriminants à l’égard d’employés en arrêt maladie. 

Présenté le lendemain lors des daily downloads dans tous les magasins, la réaction des salariés ne fut pas moins hostile. Bien au contraire. 

Les réunions suivantes, la Direction est restée totalement indifférente, ou presque, à toute modification de son projet malgré les remontées négatives des salariés et les contre-propositions des syndicats. 

Toutes ces trames interrogent. Est-il vraiment possible d’inscrire le dimanche dans les plannings ? La loi impose le volontariat pour ce jour avec la possibilité d’arrêter à n’importe quel moment. Ce qui ne sera pas le cas ici. Et que restera-t-il aux temps partiels pour travailler ce jour là si les temps plein ont tous les dimanches dans leur trames ? 

Pour de telles négociations, des données chiffrées doivent nous être communiquées pour affiner nos propositions mais aussi pour comprendre sur quoi la Direction s’appuie pour les siennes. Nous les avons réclamé. Nous les attendons toujours. Pour la Direction, il n’y a pas d’alternative : nous devons écouter leur argumentation sans broncher et les salariés doivent se soumettre au projet.

Aucun travail sérieux, dans de telles conditions, n’est possible. L’ouverture de la négociation est un prétexte pour faire passer l’organisation du temps de travail telle qu’elle est pratiquée aux Etats-Unis. Malheureusement pour Apple, cela passe par la signature majoritaire des syndicats qui, dans cette négociation, n’ont pas du tout été entendus. 

Deux réunions sont encore prévues. A quoi vont-elles bien servir ? Insuffisantes pour aborder d’autres sujets et de trop pour obtenir un procès verbal de désaccord qui semble être l’attente des salariés. 

Ce projet alambiqué, et en contradiction avec les valeurs de bien-être dont Apple se prévaut, n’aura pour effet que de faire fuir les salariés. Apple semble préférer les clients à son personnel. Cette planification qui prend surtout en compte les besoins des clients est contrainte par la législation française. Paroles des RH. 

Pour beaucoup, Apple cherche à se débarrasser des salariés les plus anciens et les plus coûteux. Ce rythme soutenu aura plutôt pour effet de multiplier les arrêts maladie. Il n’est pas sûr non plus que les plus jeunes restent, pouvant se reconvertir plus facilement dans un travail qui, lui, prendra d’avantage en compte leur bien-être, confort de travail et respectera leur équilibre vie pro/vie perso. 

Apple veut contrôler la dernière chose qu’il reste aux salariés : leurs jours de repos hebdomadaire. 

L’uniformisation des magasins et du personnel doit cesser. Les us et coutumes de chaque pays doit être pris en considération. Pour la France, la qualité de vie est un principe fondamental ancré dans nos valeurs. Cela passe donc pas un vrai long repos régulier toutes les semaines.

C’est pourquoi nous allons insister auprès de la Direction, avec notre proposition, sur le retour des deux jours de repos consécutifs à la demande du salarié. En complément, nous demanderons un contrat temps plein à 32 heures payées 35 heures sur quatre ou cinq jours au choix du salarié. De plus, nous estimons qu’il est nécessaire de revaloriser le travail du samedi, jour avec la plus forte influence dans nos magasins, en le payant à 125%.

Ne sachant pas si la Direction compte aborder d’autres sujets sur le temps de travail, nous allons lui faire parvenir toutes les propositions sur lesquelles la CGT souhaite travailler ce mercredi (pauses régulières, lissage des plannings, d’avantage de congés spécifiques tels que les congés menstruels,…)

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