Les mots sont importants. Que ce soit dans un cadre privé ou dans un cadre public, on s’exprime rarement en utilisant des mots au hasard. Cela est d’autant plus vrai lorsque l’on souhaite développer et défendre une idée. L’utilisation de l’expression charges sociales en lieu et place de cotisations sociales telle qu’elle a été banalisée dans le débat politique et médiatique n’est donc pas fortuite.
La définition de cotisation dans Le Robert : « Somme à verser par les membres d’un groupe, en vue des dépenses communes ».
La définition de charge dans Le Robert : « Ce qui met dans la nécessité de faire des frais, des dépenses ».
Ces deux mots ne sont donc pas du tout interchangeables et ne se valent pas. L’un des enjeux de la communication politique réside dans l’art d’imposer les éléments de langage.
Voici sur ce sujet une tribune de Gérard Filoche qui explique (avec passion) pourquoi ce glissement est un danger. Bien que datant de 2011, cette tribune reste toujours d’actualité :
Les « charges sociales » ça n’existe pas !
Pas un jour sans qu’on entende la ritournelle : les néolibéraux clament sur tous les tons qu’il faut « alléger les charges sociales » sur les salaires. Mais cela n’existe pas
les « charges sociales sur les salaires » ! C’est une pure invention idéologique, ce n’est que de la propagande. Dans aucun texte de loi, on ne lit qu’il y a des « charges ».
